samedi 20 octobre 2018

Le documentaire 'L'astronomie" des éditions école vivante: un très bel outil



A l'heure où paraissent des livres très contestables sur l'éducation cosmique (je vous en parlerai bientôt), je voulais vous parler d'un très bel outil pour les classes montesoriennes.
Il s'agit du livre "l'astronomie" paru aux éditions "école vivante".
Paru dans la collection "Montessori pas à pas", ce livre n'est pas un guide pour l'adulte. C'est un documentaire à destination des enfants. Il n'est donc pas écrit par des montessoriens mais par une équipe de 4 astronomes et astrophysiciens. Un beau gage de qualité!



Quand le 1er Grand récit a été proposé aux enfants, c'est à eux d'aller explorer plus loin, de se mettre en quête de connaissances sur les sujets qui les intéressent pour réaliser exposés, maquettes, chansons, pièces de théâtre, modélisations...
Pour cela, les enfants vont utiliser les documentaires présents dans la classe et aussi se déplacer en bibliothèque pour trouver ce qui n'est pas dans la classe.
Les ouvrages documentaires de l'édition traditionnelle sont souvent bien faits mais ce documentaire est différent. Il a été pensé pour être un outil de prolongement des Grands récits. En ce sens, les sujets abordés sont judicieusement choisis et le contenu est de haute qualité.

Le livre en lui-même est un bel objet: beau papier, bel mise en page, typographie agréable et photographies magnifiques. C'est un livre qui ne peut qu'attirer les enfants.

La structure du livre en elle-même est très intéressante:



On commence par une partie historique: des toutes premières observations du ciel au néolithique aux découvertes actuelles en passant par les Egyptiens, Ptolémée, Copernic, Newton, Einstein et j'en passe!



Cette partie répond à une double objectif: mettre l'enfant dans l'Histoire de l'humanité et provoquer ce fameux sentiment de gratitude pour ces savants qui ont fait avancer la science et comprendre que la science avance à petits pas et que chaque vérité d'un moment peut être modifiée et précisée par les connaissances nouvelles.

La deuxième partie s'attache au système solaire: sa formation, le soleil,  mais aussi un passage en revue des planètes, des ceintures, du nuage d'Oort, des comètes pour finir sur la question de la vie ailleurs que sur la Terre et des exoplanètes.



La troisième partie se consacre aux étoiles: composition, fonctionnement, cycle de vie, types, classements... Un sujet qui passionne généralement les enfants.



La quatrième partie s'intéresse aux galaxies et permet d'aborder entre autre la question du Big Bang et de la théorie de l'expansion.



Une cinquième partie est consacrée à l'observation qui permet aux enfants de comprendre le fonctionnement et le rôle des différents outils des astronomes (téléscopes, radiotéléscopes, sites d'observations...)



Enfin la sixième partie aborde des questions de méthodes: le calcul des distances, la spectrographie, la matière...



Un Glossaire termine utilement l'ouvrage.

Vous l'aurez compris, si vous êtes en recherche d'un bon outil à mettre dans votre classe pour aider les enfants à démarrer leurs travaux personnels en prolongement du 1er Grand Récit , je vous recommande chaudement cet ouvrage, en n'oubliant pas d'inciter les enfants à aller plus loin et en les incitant à sortir en bibliothèque.
Si ce livre vous intéresse, sachez que vous ne le trouverez pas en librairie. Pour vous le procurer, un seul moyen, vous rendre sur la page du site de l'école vivante et le commander en ligne. 

Espérons que d'autres documentaires de la même qualité viendront enrichir la collection.

lundi 15 octobre 2018

Evaluations nationales CP: Comment pervertir de bonnes idées?

"L'école de la confiance"... à voir.


Alors que les premiers résultats des évaluations nationales de CP et CE1 commencent à tomber, prenons un moment pour analyser ce que sont vraiment ces évaluations pour comprendre pourquoi ces évaluations devraient disparaître en tant que telles et pourquoi les résultats ne peuvent pas refléter la réalité du terrain.
Stella Baruk a déjà publié son analyse du contenu des évaluations de mathématiques pour le CE1. J'avais envie, après avoir pris le temps d'observer celles du CP pour le français de me lancer moi aussi dans un travail d'analyse qui permettra de relativiser ce qu'on commence à entendre partout dans les médias.

Et voilà, ça ne loupe pas, les médias relaient la "bonne" parole gouvernementale... Article consultable ici


Lorsque M. Blanquer a annoncé qu'il s'entourait des conseils de Stanislas Dehaene, je pensais que cela pouvait être une bonne chose.
En 2009, je m'étais régalée de la lecture de son livre "Les Neurones de la lecture" puis en 2011 son ouvrage collectif "Apprendre à lire" ouvrait une voie intéressante, confortant les choix effectués par la pédagogie Montessori. "La Bosse des maths" était également très intéressante, rappelant l'importance de la compréhension du sens des opérations prioritairement à toute mémorisation.
Bref, on pouvait donc légitimement penser que la présence de ce scientifique irait dans le bon sens.

En septembre, lorsque les syndicats ont commencé à s'insurger contre les évaluations, je ne savais pas trop quoi penser, n'ayant pas sous les yeux les dits tests. Les affirmations du ministère qui indiquait que les tests permettraient aux enseignants de dépister les faiblesses de certains enfants pour y remédier paraissait plutôt louable.

Et récemment, je découvre l'article de Stella Baruk sur les tests de mathématiques qui m'a proprement horrifiée. Relayé sur ma page facebook, l'article a suscité de nombreux témoignage d'enseignants qui ne font que confirmer la nocivité de ces tests. Pourtant, tout aurait pu être autrement.

vendredi 15 juin 2018

Un joli exemple d'auto-educazione



L'année scolaire se termine, la première année au collège et dans le système classique pour Pauline. L'établissement choisi a tenu ses promesses en termes de positionnement de l'adulte avec les enfants et Clémence, qui a rejoint ce collège en septembre s'y est épanouie, retrouvant sa joie de vive ternie la le collège précédent.
Mais si je consacre un billet à Pauline aujourd'hui, c'est parce que son comportement d'hier soir m'a paru totalement symptomatique  d'un enfant qui a gardé ses habitudes montessoriennes et commence à entrer dans ce que Maria Montessori appelait "l'auto-educazione". Autrement dit, cette capacité de l'enfant à aller seul vers le savoir et à savoir comment y accéder.

Je m'explique: en tant que danseuse en horaires aménagés, Pauline est particulièrement sensibilisée à tout ce qui touche le corps et la santé. Elle a bénéficié d'une série de cours d'anatomie adaptés aux danseurs, ses professeurs y portent une attention constante et visiblement, le sujet l'intéresse. Elle dit en ce moment que si elle ne travaille pas dans la danse, elle sera médecin (ou ostéopathe, ou policière, ou biologiste... A 11 ans, elle a heureusement encore beaucoup de rêves, mais je note une thématique autour du corps.).

Ces derniers temps, nous avons été amenées à fréquenter plusieurs fois les Urgences, notamment pour suspicion de méningite. Ce n'était heureusement que de fausses alertes mais à chaque fois, la question de la ponction lombaire a été abordée. Dimanche dernier, retournant à l'hôpital pour un contrôle, nous avons vu un tout petit bébé qui venait de subir une ponction, justement.

Hier soir, donc, Pauline me questionne sur la ponction lombaire. Je lui réponds avec les quelques connaissances générales que j'ai. Les questions se précisent. Je réponds: "Je ne sais pas, mais tu peux trouver ça si tu cherches."
Pauline s'enflamme: "Oui, je vais chercher et puis je vais écrire un texte pour ne pas oublier."
Et voilà Pauline qui file chercher un gros cahier dans lequel elle aime noter des choses, s'installe devant mon ordinateur, collecte les informations qui l'intéressent, convoque ses souvenirs de cours d'anatomie pour faire le lien avec ce qu'elle lit, vérifie en faisant une autre recherche, dessine...
Elle ne s'est arrêtée que lorsqu'elle a été satisfaite de la quantité d'informations collectées.



Elle était très heureuse de l'avoir fait et se disait que cela l'aiderait peut-être pour ses études, plus tard. Evidemment, à 11 ans, elle ne se rend pas encore compte qu'on attendra beaucoup plus d'informations à retenir. Mais ce qui m'a marqué, c'est vraiment cet élan spontané vers la connaissance, l'autonomie dans la recherche et l'organisation des informations (dans son orthographe encore lacunaire mais avec de plus en plus d'attention quand même) et ce projet de vie derrière la tête pour lequel elle a envie de travailler.

Pendant le reste de cette année, son emploi du temps chargé lui laissait peu de temps. A peine rentrée à la maison, il lui fallait s'atteler à son travail scolaire et manger avant de se détendre un peu et d'aller au lit. Depuis quelques jours, elle a enfin moins ou plus de devoirs quand elle rentre. Quel plaisir de voir que lorsqu'elle a le temps sa vitalité personnelle est toujours là et que cette année scolaire n'a pas entamé son activité spontanée!
J'espère qu'elle arrivera à préserver ce trésor encore longtemps!


dimanche 7 janvier 2018

Collège Montessori

Je vous avais promis un article sur le collège Montessori, le voici enfin!Cet article est le fruit de mes lectures ainsi que de ma brève expérience au collège Montessori les Aiglons en juin et septembre/octobre dernier. J'espère pouvoir l'enrichir grâce à un temps d'observation supplémentaire cette année si j'arrive à trouver le temps.


Le collège Montessori des Aiglons en Haute-Savoie

Petit historique

Maria Montessori n'a pas eu le temps de développer sa proposition pour le collège. A la fin de sa vie elle a voulu se concentrer sur le développement de l'enfant de 0 à 3 ans qui lui semblait tellement important pour la construction de l'humain et, aidée de son fils, elle a travaillé à l'éducation cosmique des 6-12 ans.
Néanmoins, elle avait une idée assez précise de ce à quoi le collège devait ressembler et elle avait commencé à tracer les grandes lignes de ce qu'il devrait être dans son livre "De l'enfant à l'adolescent."
C'est seulement  dans les années 90 qu'un groupe de montessoriens américains, sous la direction de David Kahn s'est penché sur le collège avec le projet de mettre au point une proposition pédagogique qui respecte le plan de développement 12-18 et les idées de Maria Montessori. Ce groupe a pu avoir accès à tous ses écrits sur le sujet et le collège de Hershey a vu le jour en 2000 dans l'Ohio. Il reste la référence à ce jour pour le 12-18 ans. Certaines des images qui illustrent ce billets sont issues de leur site.