mardi 17 novembre 2015

Après l'horreur: l'Education et la paix


Un samedi matin comme les autres. Mettre les infos en préparant le déjeuner et tomber sur le témoignage d'un médecin urgentiste de l'hôpital Pompidou... Mais que se passe-t-il? De quoi parle-t-il? Pourquoi parle-t-il de dizaines de blessés?

En quelques secondes, une recherche internet m'informe sur l'horreur dont il est question.
Choc, stupeur, effroi.

Immédiatement, notre week-end bascule. Comme des millions de personnes, nos pensées vont aux victimes, à leurs familles. Nous nous sentons solidaires, comme après le 7 janvier.

Bien sûr, il faut informer les filles, tenter de dire l'indicible et accueillir le chagrin et surtout rassurer: le papa passe chaque semaine plusieurs jours sur Paris.

Le premier choc passé, je ne peux m'empêcher de réfléchir à cette situation tellement folle. Comment en sommes-nous arrivés là?

Malheureusement, je n'en suis qu'à moitié étonnée. Voilà longtemps que je trouve que notre société capitaliste occidentale marche sur la tête.
Quelle place donne-t-on réellement à l'individu? Quelles valeurs y cultive-t-on vraiment, au-delà des beaux discours?
Comment s'étonner que certains des citoyens de notre pays ne voient plus d'avenir dans notre pays et se laissent happer par un discours qui promet le bonheur à celui qui suivra aveuglément ses enseignements, quitte à massacrer ses concitoyens?

La société de consommation effrénée, celle qui achète et vend nos "temps de cerveaux disponibles" autant que des boissons ou des armes à la tonne sans aucun état d'âme, celle qui met tout sur le même plan du moment que l'argent est là, est, selon moi, grandement responsable d'une telle situation.
Mais plus encore m'apparaît l'importance de l'éducation. Non pas tant le niveau d'instruction - certains extrémistes sont des personnes très instruites - mais la qualité de cette éducation.
Je ne peux m'empêcher de penser au rêve, à l'idéal de Maria Montessori: instaurer la paix par l'éducation.
Mais pas n'importe quelle éducation. Pas le système qui ne cherche à faire entrer dans le moule, éteint la flamme de vie et de volonté d'un enfant et le rend passif comme une oie qu'on gave de savoir. Mais celui qui permet à un enfant de s'élever, de construire un adulte équilibré dont les valeurs sont profondément ancrées.

En ces jours où nous sommes encore sous le choc et encore dans la peur, j'ose rêver. J'ose rêver d'un monde où les individus auront eu la chance d'être respectés dans leur développement. Auront eu la chance de développer leur volonté par le travail choisi. Auront acquis les valeurs du respect de la vie, de la tolérance, de la justice. Des hommes et des femmes qui auront des rêves qui ne passent pas la destruction de l'autre, animés de volonté et de courage pour faire face aux défis de la vie, qui sachent coopérer et connaissent la valeur de l'entraide. Des hommes et des femmes capables de pratiquer leur religion sans haine, sans ostracisme, sans anathème.

Bien sûr, je sais que ce n'est pas pour demain. Il faudra des générations pour qu'un tel monde puisse advenir. Mais tel le colibri de la fable de Pierre Rabhi, je pense que chaque éducateur qui s'inspire de Montessori ou de pédagogies qui vont dans le même sens, tels que Freinet ou Masson, prépare le terreau pour demain. Pour que demain, nos enfants ou nos petits enfants puissent voir enfin éclore les graines de paix que nous tentons de semer.

Alors résistons en continuant à aimer les plaisirs de la vie qu'apparemment ces fanatiques considèrent comme impies, mais résistons aussi en essayant de former des esprits libres, forts et humains qui feront peut-être changer notre société vers la paix.

Pour terminer, j'avais envie de partager avec vous cette citation de Maria Montessori trouvée sur le blog Nawel_Zelie_Co. Merci à elle pour cette mise en ligne. Voilà qui me donne envie de me replonger dans "l'Education et la paix"que j'avais lu trop vite il y a 5 ans déjà.





mercredi 11 novembre 2015

6-12: faire les choses en grand

Lorsqu'on se renseigne sur le plan de développement des 6-12 ans, un élément revient souvent: à cet âge, les enfants aiment ce qui est grand: les grands nombres, l'Univers, les Galaxies... Mais plus précisément, c'est faire les choses en grand, faire de grandes choses qui est leur moteur. Ainsi pourront-ils s'intéresser aussi aux choses microscopiques dont le monde leur paraîtra formidablement grand et vaste en découvertes. Et parallèlement à ce besoin de s'intéresser à de grandes choses, ils aiment produire eux-aussi de grandes choses.

Sur l'excellent site Montessori guide, dans une video tournée dans une école 6-12, on voit 2 groupes d'enfants discuter de leurs projets. Chacun des 2 groupes a un projet sur les minéraux et l'un des enfants vient parler à l'autre groupe en leur proposant de mettre en commun leurs 2 projets, ainsi cela va donner un énorme projet. Il se réjouit du fait que ça va leur prendre toute l'année tellement ce sera grand et peut-être même déborder sur la suivante!

En ce 2ème jour après la rentrée, notre après-midi m'a donné l'occasion, je crois, de voir se produire le phénomène avec Pauline. J'avais en tête de passer un peu de temps en Géographie à observer les documents du 2ème chapitre du Dossier Hachette sur Le Monde. Dans mon esprit, il s'agissait d'une révision d'éléments déjà vus et manipulé avec quelques informations supplémentaires et il ne s'agissait pas d'y passer l'après midi.

Pauline observait avec moi cette image du livre:




Dès qu'elle a compris comment fonctionnait le graphique, elle m'a demandé si je pouvais lui donner une feuille. Une fois sa feuille en main, silencieusement, sans rien m'expliquer, elle se met à aligner les chiffres. Elle voulait additionner les millions de kilomètres carrés des terres et des océans.

Une fois l'addition effectuée à la main, Pauline l'a vérifiée avec la calculatrice, bon moyen de s'entraîner...



Puis, une fois terminé, elle a additionné les seuls océans et les a soustraits du total pour obtenir la surface des continents.



A ce moment-là, en la voyant faire, j'ai senti combien se vérifiait chez elle l'attrait des grands nombres et aussi la joie de faire de très grosses additions.

Mais je n'étais pas au bout de mes surprises...

mardi 27 octobre 2015

Bilan de notre première période

Après 7 semaines d'IEF, il est temps de faire un premier bilan de notre fonctionnement.
Lorsque nous avons démarré, Pauline travaillait beaucoup avec des livres et des cahiers d'exercices. Elle m'avait demandé d'en avoir et nous les avions choisi ensemble.

En calcul, qu'elle adore, nous avons pléthore. J'avais depuis longtemps les livrets de Singapour CM1 dont j'avais extrait une partie des problèmes pour en faire du matériel pour la classe 6-12. Pauline rêvait de pouvoir écrire dedans! Mais elle voulait avoir aussi le livre qui est en couleur. Je l'ai donc acheté.




Et puis, elle lorgnait particulièrement sur un fichier de CM1 d'un niveau beaucoup moins poussé que Singapour, mais pas mal fait: "Maths tout terrain". Comme son prix était très raisonnable, nous l'avons pris et Pauline a commencé à travailler dedans dès le mois de juillet. Résultat, avant même la rentrée, nous avions terminé tout ce qui correspondait à la 1ère période.


Un fichier plutôt agréable, mais d'un niveau très tranquille pour Pauline
En Langage, elle tenait absolument à avoir un livre. Nous avons choisi ensemble les Nouveaux outils pour le français. Le programme est assez léger mais les exercices sont plutôt pas mal faits.



Nous avons aussi les petits devoirs d'orthographe CM1 de la librairie des écoles.



Enfin, pour l'anglais, j'ai déjà longuement détaillé nos outils dans ce billet.

Evidemment, la progression reste Montessori ces manuels et cahiers d'exercices ne viennent qu'en complément.

Bref, quand nous avons commencé, Pauline était très en demande de travailler sur ces supports et que je lui donne un programme. A mon avis, 2 raisons à cela. La première, c'est qu'en fin d'année, à l'école, j'ai préparé les enfants au système classique en introduisant de plus en plus d'exercices traditionnels et en leur fournissant un plan de travail qui leur laissait moins de liberté pour leurs travaux personnels. La deuxième, c'est que Pauline est très proche de 2 copines qui rentraient dans le système classique et elle avait envie d'être un peu comme elles.

Résultat, lorsque nous avons démarré, Pauline était dans une sorte de boulimie d'exercices scolaires. A peine si j'arrivais à lui proposer des manipulations de matériel!
Petit à petit, l'enthousiasme est retombé. Notamment parce que Pauline a une histoire compliquée avec l'écriture manuscrite. Petite en 3-6, elle avait une écrite grosse, lente mais jolie. Puis, elle a voulu écrire comme les grands, petit et vite, et là, son écriture s'est fortement dégradée.

dimanche 25 octobre 2015

Géographie: cartographier son village

Récemment, avec Pauline, nous avons revu les bases des continents et océans en y ajoutant une composante supplémentaire: la question de la projection du globe sur le plan.
Le fil de ce travail était donné par un des livrets dont je me sers comme support de base. Il s'agit de l'un des dossiers Hachette intitulé "Le Monde"




J'ai ajouté des documents trouvés sur le net et Pauline avait beaucoup aimé observer comment la représentation du monde était déformée de manière différente selon la projection choisie.

Comme je sais que Pauline se fabrique parfois des plans divers et variés, j'avais donc l'idée de continuer en lui proposant de cartographier une partie de notre village.
Un après-midi de septembre, le temps magnifique nous incitait à sortir. Je proposais donc à Pauline l'idée de la cartographie. Nous partirions avec nos vélos pour aller plus vite. Pauline était emballée.

J'avais préparé une grande feuille A3, une boussole, un sous-main, un crayon et une gomme. Et comme notre village est bordé par une rivière, j'ai tracé le cours du fleuve au feutre. Ce fleuve est un repère important: nous nous y promenons souvent. Nous avons donc commencé notre travail en nous rendant sur la berge. Là, je sors la boussole et Pauline s'oriente.



samedi 24 octobre 2015

Les multiples II: multiples et diviseurs

Comme promis, après ce premier billet, nous continuons à cheminer dans la connaissance des multiples.

Ce matin-là, nous travaillions avec le livre de mathématiques de Singapour et Pauline devait dire de quels nombres un nombre était le multiple. C'était le moment de sortir le matériel qui nous sert à présenter la divisibilité d'un nombre.

Il s'agit d'une grande plaque perforée * comme pour le matériel de mémorisation de la multiplication et de la division. Mais elle est plus grande et sans inscription. On l'utilise avec des billes aux couleurs hiérarchiques (vert, bleu, rouge). Ce matériel a plusieurs utilisations, notamment celle de trouver la racine carrée d'un nombre.

Dans notre cas, il s'agissait de commencer par trouver de quels nombres 10 était le multiple. Posée telle quelle, la question n'était pas claire pour Pauline. Qu'à cela ne tienne, le matériel va rendre tout cela très clair. Normalement, la progression prévoit que nous présentions la divisibilité et la recherche des diviseurs d'un nombre comme une activité à part, menée en parallèle du travail sur les multiples jusqu'à ce que la jonction se fasse naturellement.
Ici, c'est l'exercice qui nous était proposé qui va nous dicter l'ordre. Je vais partir de la notion de multiple et proposer exactement la même manipulation que si nous recherchions les diviseurs mais en parlant de multiples. J'introduirai la notion de diviseur en cours de route si je vois que Pauline n'a pas de difficulté.

Je demande à Pauline de prendre 10 billes vertes et de les mettre en colonne sur la plaque perforée.
Je rappelle à Pauline ce qu'est un multiple: un nombre qui contient exactement un autre nombre un certain nombre de fois.


Je fais constater à Pauline que nous avons 10 paquets de 1 bille. Donc 10 contient exactement 10 fois 1 bille, 10 est un multiple de 1. Je lui demande maintenant de voir si elle peut faire des paquets de 2 pour vérifier si 10 est un multiple de 2.

samedi 17 octobre 2015

Poulies

Un après-midi de septembre, Pauline voulait que nous fabriquions des machines. J'ai sauté sur son idée pour sortir un livre que j'aime beaucoup: Comment ça marche? aux éditions Gallimard


J'avais acheté ce livre il y a 3 ans et je l'avais un peu utilisé à l'école. Car ce n'est pas qu'un livre. Il propose un matériel en carton pour construire les modèles de 12 machines mécaniques. Le livre proprement dit explique les principes de chaque machines, situe son invention sur une frise chronologique et donne des exemples d'objets utilisant le principe mécanique ou machine.

Pour répondre à la demande de Pauline, je projette de lui parler des poulies mais je ne lui annonce pas tout de suite. Pour procéder à la manière montessorienne, je commence par une question capable de titiller son intérêt et son imagination: A ton avis, comment les hommes se sont débrouillés pour monter des charges lourdes? Comment ont-ils réussi à soulever des charges très lourdes sans s'épuiser?

samedi 10 octobre 2015

Amanites-land: une sortie champignons près de chez nous

En septembre, quand la pluie nous avait gratifié de quelques bonnes visites, nous avions fait une première sortie dans les bois de notre commune, en compagnie d'une autre famille non-sco.
Nous avions eu alors la surprise de trouver, entre autres, pas mal de bolets. Non pas la belle espèce du cèpe de Bordeaux, mais des bolets rudes (leccinum) et des bolets chrystentéron (qui bleuissent fortement à la cassure) et quelques bolets de bouviers. Brefs, rien de très gustatif, mais la taille des spécimens avait emballé les enfants.

Un énorme spécimen, mais hélas un peu vieux
Des bolets orangés (leccinum aurantiacum) en train de sortir

En ce début du mois d'octobre, au moment de commencer notre séance de travail de l'après-midi, le temps était si beau, que nous avions envie d'en profiter. Comme il avait plu quelques jours auparavant, nous avons décidé de repartir dans notre bois, seules, cette fois-ci.
Je m'attendais à voir des amanites, notamment des tue-mouches, car nous en avions vu de grandes quantités au bord de l'étang que ces bois entourent, lors d'une ballade l'an dernier. Mais je ne m'attendais pas à en voir autant et surtout, autant de variétés d'amanites en même temps. Un vraie catalogue de l'espèce! Jugez-donc:

A peine engagées sur le chemin de l'étang, voici que nous tombons sous nos premières amanites, cachées dans un berceau d'arbustes et de de bouleaux: des amanites panthères dont certaines ont perdu leurs "pierreries" à cause de la pluie:


vendredi 9 octobre 2015

La notion de multiples I

Quand les enfants se débrouillent bien avec la petite multiplication (il sont capables de faire sans matériel la multiplication d'un grand nombre par un multiplicateur inférieur ou égal à 9) et alors qu'ils ont démarré le processus de la grande multiplication avec le matériel du damier, nous présentons aux enfants la notion de multiples.
Parallèlement à l'acquisition de la technique opératoire de la multiplication, ce travail de longue haleine qui se construit étape par étape est un formidable moyen d'ancrer solidement des notions fondamentales pour la poursuite du calcul, notamment au collège.

Comme toujours, en Montessori, nous démarrons à touts petits pas. Et le 1er matériel est celui des chaînes. Les enfants Montessoriens ont commencé à compter en sautant sur les chaînes vers 5 ans et ont souvent passé plusieurs années à apprécier de compter les grandes chaînes (voir ce billet). Nous sommes donc dans de l'archi connu.

Prenons donc les grandes chaînes de 3 et de 4 et demandons aux enfants de placer les flèches comme il savent le faire. Une fois les chaînes étiquetées, nous leur disons: "Tu vois, 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21, 24, 27, ce sont tous des nombres qui contiennent un certain nombre de fois 3. Par exemple, dans trois, il y a 1 barrette de 3, donc une fois 3, dans 6 , il y a 2 barrettes de 3 donc deux fois 3... Ces nombres qui contiennent exactement un certain nombre de fois 3, on les appelle les multiples de 3."
Puis, avec l'enfant, nous arrivons à la conclusion que les flèches de la chaîne de 4 sont les multiples de 4.


L'enfant va noter dans son cahier: "multiples de 3: 3, 6, 9, 12"... etc.
Il va s'ensuivre une période où l'enfant va reprendre les petites chaînes pour noter les multiples.

vendredi 2 octobre 2015

Apprentissage de l'anglais II: mes choix pour l'IEF

Comme promis, voici la suite de mes réflexions sur l'apprentissage de l'anglais.
Cette année, je voulais pouvoir avoir une progression raisonnée sans avoir à trop me casser la tête. Pendant l'été, j'ai eu la chance de pouvoir passer du temps dans une grande librairie lyonnaise qui a un gros rayon de langues étrangères. Et j'y ai trouvé la perle que je cherchais.
Voici donc le manuel que nous employons:



Comme le "Grammaire friends" dont je vous parlais dans le précédent article, c'est un ouvrage anglais (éditions Oxford) prévu pour préparer les enfants au YLE test de Cambridge. Donc, du solide.

La structure régulière de chaque unité du manuel m'a beaucoup plu.



D'abord, une grande image avec une conversation courte qui permet de s'approprier des schémas de base de la langue orale. La grande image est très travaillée, il se passe plein de choses que l'enfant repère et peut servir de base au re-brassage, c'est-à-dire à faire parler l'enfant en lui faisant ré-utiliser les acquis des leçons antérieures.
Sur le bas de la page, nous suivons un couple de vers de terre qui dialoguent en reprenant des structures issues des leçons précédentes (re-brassage)

vendredi 25 septembre 2015

Additionner des fractions

Il y a longtemps de cela, j'avais fait un long article sur la présentation de la notion de fractions. J'avais terminé en indiquant qu'après avoir vu la notion de fractions équivalentes, nous passions aux additions mais je n'ai jamais eu le temps de faire le billet.
Avec Pauline, nous avons repris les additions de fractions, il y a peu. J'en ai profité pour photographier son travail et j'ai ressorti quelques photos anciennes. Je vais donc pouvoir enfin faire ce billet!

Nous avons travaillé sur les additions de dénominateurs différents ce jour-là. Bien évidemment, ce n'est pas par là que nous commençons.
Il faut d'abord additionner des fractions de même dénominateurs.

Autant le dire, cette étape-là est simplissime. Imaginons que nous voulions additionner 1/6 et 4/6 comme l'avait fait une élève de la classe lors d'une précédente année.
Elle écrit les fractions de l'addition et sort les sections du matériel correspondantes qu'elle place au dessus des fractions écrites.

A gauche, 1/6, une étiquette + et à droite, 4/6.
Le bras de l'élève masque les fractions écrites avec les billets et les barres noires.
Ensuite, elle fait passer toutes les sections ensemble à droite du signe de l'égalité. Ce faisant, nous répétons ce qui a été dit et montré en 3-6 lors de la présentation de l'addition: additionner, c'est mettre tout ensemble.

lundi 21 septembre 2015

Apprentissage de l'anglais I: l'expérience dans la classe 6-12

Lorsque j'ai démarré la classe 6-12, en 2011, je n'avais pas eu le temps de réfléchir à l'apprentissage des langues étrangères. La première année, c'est donc une maman qui s'était chargée d'animer un petit atelier d'italien car c'était sa langue maternelle.



Jeu de loto en italien sur les animaux


Pour un enfant, l'idéal pour apprendre une langue, c'est de se trouver en contact avec une personne qui s'exprime dans sa langue maternelle et dans des situations de communication réelles. Ce point me paraît particulièrement important avec les plus petits. Et c'est pourquoi, dans les ambiances Montessori 3-6 ans, lorsque l'anglais est proposé, il y a généralement une assistante qui s'exprime dans sa langue avec les enfants tout au long de la journée.

Bien qu'il me semblât très important que les enfants puissent s'initier correctement à l'anglais, je ne me sentais pas capable, au début reprendre en charge cet enseignement. C'est donc une autre maman, d'origine anglaise, qui a débuté cet enseignement, à raison d'une séance d'une vingtaine de minutes par semaine.
Mais au fur et à mesure que nous avancions, ma réflexion progressait aussi. Puisque nous n'avions pas d'assistant de langue, il allait falloir trouver un compromis pour que les enfants puissent tout de même progresser en anglais.

Dans un premier temps j'ai commencé par proposer des leçons en 3 temps collectives pour approfondir les notions mises en place lors des séances d'anglais. Par exemple à l'occasion de l'apprentissage d'une chanson évoquant les feuilles d'automnes vertes, jaunes, oranges, brunes, j'ai découpé des feuilles colorées avec le cabinet de géométrie, puis nous avons fait des leçons en 3 temps collectives: "Show me the green leaf, show me the yellow leaf...." Puis quand cette étape était bien maîtrisée: "What's this?" et l'élève qui répondait "it's a green leaf" ou bien "What color is this leaf?"



mardi 1 septembre 2015

C'est la reprise! Réflexions pédagogiques

Et voilà, les vacances sont finies, Clémence a pris le chemin du collège, et nous, Pauline et moi, sommes restées à la maison pour l'Instruction en Famille.

En plein travail de géométrie!


Pendant ces vacances, j'ai lu les interrogations et les réflexions d'autres mamans, et notamment la réflexion très nourrie de Charlotte sur son blog.

Pour moi, le unschooling n'a jamais été quelque chose qui m'attire ou me parle. La lecture de "Libres enfants de Summerhill" ne m'a pas emballée comme modèle pédagogique même si j'adhère à bien des choses qui sont dites.
Certes, l'enfant apprend par lui-même, j'en suis intimement convaincue. Certes, l'apprentissage voulu par l'enfant est incommensurablement meilleur que l'apprentissage subi. Certes, quand un enfant a l'estime de soi et la motivation, il peut, fort heureusement, apprendre très rapidement.

Le jeune enfant apprend à parler et à marcher sans prendre de leçon, c'est vrai. Mais cela ne veut pas dire que l'enfant le fait indépendamment de toute influence extérieure.
Si nous ne parlons pas à un enfant, il ne parlera pas. Si aucun exemple et aucune occasion de se mettre en station debout n'est donnée à l'enfant, marchera-t-il un jour? Les malheureux exemples d'enfants sauvages sont assez instructifs.

Je suis très profondément convaincue de l'importance de l'ambiance autour d'un enfant.
Oui, l'enfant possède en lui-même un programme intérieur qui le pousse à s'éduquer. Mais pour que ce potentiel s'exprime, il est important que l'enfant soit dans un environnement stimulant. C'est "l'ambiance" de Maria Montessori.
Ce que j'aime dans Montessori, c'est ce très bel équilibre qui nous demande à la fois de respecter ce guide intérieur de l'enfant, de ne pas casser cet élan ou éteindre la petite flamme, mais aussi d'être un guide pour l'enfant en lui apportant suffisamment de stimulations pour que cette envie de découvrir et de travailler puisse s'épanouir et toucher à tout.

C'est à nous d'apporter à l'enfant ces graines de savoir dont il peut ensuite se saisir pour faire naître un savoir plus grand. C'est à nous de sans cesse attirer sa curiosité vers des domaines nouveaux. Et entre 6 et 12 ans, si l'enfant n'a pas été trop "dévié" par une éducation qui l'a empêché de développer son potentiel, ce n'est pas trop compliqué: il est assoiffé de connaissances!

Une éducatrice Montessori dit quelque part sur la toile que l'une des erreurs, c'est de proposer des choses trop faciles aux enfants de 6-12 ans. En effet, ils sont à la fois dans l'âge de la plus grande curiosité et du plus grand effort intellectuel (la nature est bien faite!).
C'est pourquoi Maria Montessori propose de semer des graines de savoir tout azimut à cet âge. Et elle propose de ne pas s'en tenir au programme officiel de l'école primaire! Car, ce qui est important, c'est que l'enfant puisse saisir le pourquoi des choses. Et l'enfant veut tout connaître du monde et de l'Univers. Nous avons donc besoin d'aborder avec lui des domaines ordinairement réservés aux plus grands pour répondre à ses questions: la chimie, l'évolution, des éléments poussés d'anatomie, de la physique, de la botanique...
Bien sûr, il ne s'agit pas de gaver un enfant, mais à la fois d'accompagner sa curiosité naturelle et d'allumer de nouvelles zones de curiosité en proposant nous-mêmes de nouveaux sujets d'étude.

Le plaisir de découvrir par soi-même

La difficulté, bien sûr, c'est d'arriver à piquer la curiosité, susciter l'envie, même pour des sujets d'étude a priori moins passionnants; et, ce faisant, finir par voir tous les points du fameux socle commun des compétences.
Le matériel Montessori possède en lui-même un certain attrait mais ne fait pas tout. L'adulte a la lourde tâche d'animer l'ambiance de travail pour faire en sorte que l'enfant puisse se connecter avec son envie naturelle d'apprendre et qu'il puisse se saisir des propositions de l'adulte. Poussé par son désir, il se donne des objectifs et apprend à persévérer et coopérer pour les atteindre, développant goût de l'effort et socialisation.

Ce n'est pas toujours de tout repos. Dans une classe, si les enfants n'ont pas eu la chance de passer par le 3-6 ans, il n'est pas évident de remédier aux habitudes prises et de reconnecter l'envie d'apprendre. C'est alors la force d'émulation du reste du groupe qui va jouer un grand rôle. Ce qui rend difficile la mise en classe de classe 6-12 où très peu d'enfants sont passés par le 3-6.
L'autre difficulté, qui concerne là notre expérience d'IEF, c'est qu'à partir de 6 ans, l'enfant développe son potentiel social et l'utilise pour apprendre. Il apprend en groupe et cela le porte: autant pour intégrer les notions que pour l'aider à rentrer dans le travail.
A la maison, avec un seul enfant, cet aspect manque et il faut compenser. C'est sans doute ce qui sera le plus difficile pour Pauline. Car même si nous allons garder contact avec ses amies et rencontrer d'autres enfants, cela ne représentera qu'une petite partie de son temps. A moi d'observer et de trouver comment je peux atténuer le manque de pairs.

En IEF comme à l'école, pour moi, c'est donc toujours le choix de la pédagogie Montessori qui s'impose. Un choix qui n'est pas rigide: nous empruntons des éléments intéressants d'apprentissages là où nous les trouvons et Pauline m'a demandé d'avoir quelques supports de pédagogie traditionnelle pour être "comme ses copines".


Nous utiliserons dons à la fois le matériel que j'utilisais à l'école, agrémenté de tout ce que nous trouverons lors de nos recherches ainsi que quelques manuels et cahiers d'exercices choisis par Pauline avec mes conseils.

Regarder un "C'est pas sorcier" pour répondre à une question qu'on se pose.



Elle a déjà commencé à les utiliser un peu pendant les vacances. Pour l'instant, elle les prend un peu comme un jeu. Ce qui est sûr, c'est que nous n'en serons pas prisonniers. Nous les utiliserons comme bon nous semble et toujours après que les notions aient été débroussaillées par la pédagogie Montessori.

Revoir les additions de fractions avec le matériel


Je vous en parlerai au fur et à mesure de mes billets.

Quant à l'avantage de l'IEF, c'est que Pauline pourra choisir encore plus librement qu'à l'école ses sujets d'étude personnels dans les domaines culturels. Nous partirons principalement de ses envies pour programmer les séances d'après-midi plus spécialement dédiées à la culture.

En somme, je me reconnais assez dans ce que dit Charlotte au terme de sa réflexion estivale et de son invention d'un nouveau terme: le usschooling.

A très bientôt pour des billets moins théoriques et très belle année d'IEF ou d'école à tous!

jeudi 16 juillet 2015

ECOLE EN SOMMEIL, BLOG QUI SE REVEILLE?

Comme je l'ai annoncé sur le blog de l'Ecole Montessori d'Angers, il n'y aura pas de rentrée 2015 à l'école. Chaque famille, informée en mars de la possible fermeture de l'école a pu prendre le temps de faire des choix pour ses enfants.

Pour notre famille, le choix fut assez facile à faire. Clémence, avant même que nous parlions d'une possible fermeture, m'avait demandé à passer en 6ème, avec une année d'avance. Etant donné que l'an dernier, déjà, elle travaillait avec des enfants qui sont passés en 6ème cette année, il n'y avait pas de problème quant à son niveau. J'avais envisagé de la garder dans ma classe pour faire son année de 6ème, comme le prévoit le cursus 6-12 ans complet. Mais Clémence se retrouvait seule de son niveau et cela lui pesait. L'inscription en 6ème était donc déjà prévue en décembre.

Pour Pauline, l'option de l'Instruction en Famille a été comme une évidence pour moi. Comment ne pas continuer avec elle la pédagogie Montessori qui lui convient si bien? Evidemment, à l'école, il y a les pairs, les copines, tellement importantes à cet âge. Mais nous avons déjà prévu de rester en lien étroit avec ses 3 grandes amies de l'école et de construire un nouveau réseau avec d'autres familles IEF.

Lors du déménagement, j'ai donc rapatrié à la maison tout mon matériel de 6-12 qui a quelque peu envahi la chambre de Pauline. Nous avons donc réalisé quelques compromis avec le rangement Montessorien pour que tout tienne dans sa petite chambre et sur le palier car nous n'aurons pas de salle dédiée au travail. Pauline travaillera dans le salon et ira chercher le matériel dont elle a besoin dans sa chambre.



3 nouvelles étagères pour le calcul et langage


Un peu de culture dans ses étagères


et une étagère sur le palier, surtout de culture.



Pour la culture, j'ai prévu d'organiser des séances thématiques, notamment de sciences, avec ses anciennes copines assez régulièrement. J'envisage ensuite de proposer ces séances sous forme d'ateliers dans les locaux de l'association VMA.

Evidemment, cette année d'IEF sera plus légère pour moi que la gestion de l'école et de la classe. j'espère donc bien pouvoir être plus présente sur ce blog. Mais en attendant, après le gros travail du déménagement, ce sont les vacances, bien méritées, qui nous attendent!
A très bientôt je l'espère.