samedi 17 septembre 2011

Géométrie: les triangles I


En 3-6 ans, l'enfant a manipulé longuement les formes du cabinet de géométrie: il les a sorties, touchées, fait tourner dans leurs cadres, il les a associées aux cartes des formes pleines, aux contours épais et fins.
Bref, il a acquis une connaissance sensorielle intime avec chaque figure. Puis, nous lui avons apporté le vocabulaire de chaque figure en leçons en 3 temps. Vers 5 ans, les enfants ont donc les pré-requis pour aborder l'étude raisonnée de la géométrie.
Mais en 6-12 ans, certains enfants n'ont pas ces pré-requis, ce qui est le cas de la quasi totalité des enfants de ma classe qui n'ont pas fait le 3-6 ans en cursus Montessori. Dans ce cas, il faut commencer par apporter rapidement cette connaissance.
Nous allons nous servir du cabinet de géométrie et nous allons commencer par les triangles, ce qui nous permettra d'aborder de nombreux travaux avec les triangles constructeurs.

Dans un premier temps, nous allons aborder les noms des triangles par rapport à leur côté: scalène, isocèle, équilatéral. Dans le tiroir des triangles, nous ne nous occuperons donc que des 3 triangles du haut. Nous sortons chaque triangle, montrons à l'enfant les relations de longueur entre les côté et donnons les noms en apportant l'étymologie de ces noms.
Nous faisons un leçon en 3 temps traditionnelle, avec cette différence que comme l'enfant sait lire, nous sortons des billets de lecture que l'enfant place sur les figures, comme prolongation du 2ème temps.
De même, nous sortons tout de suite les cartes des figures pour travailler. En effet, l'enfant de plus de 6 ans est dans une phase où il va rapidement à l'abstraction. La phase concrète est plus rapide qu'en 3-6 ans.


Nous incitons les enfants à dessiner, colorier, voire à découper ces triangles (comme avec les formes à dessin mais en utilisant uniquement le cadre pour que la forme soit parfaitement dessinée) et à écrire leur nom au dessous.

Il n'y a pas lieu d'attendre que le 3ème temps soit acquis pour passer à la suite qui va justement aider l'enfant à fixer les notions: le travail avec les barres des géométrie.

A l'aide des barres, les enfants vont fabriquer des triangles équilatéraux, isocèles et scalènes de dimensions différentes. Cela va permettre de mieux intégrer la notion. Car sinon, l'enfant à tendance à penser que seul le triangle correspondant exactement à celui du cabinet de géométrie est isocèle ou équilatéral...
Les enfants font cela en groupe ce qui permet rapidement d'avoir un tas de triangles et de voir ensemble leur caractéristique. La couleur des barres permet de se rendre compte immédiatement si les côtés sont de même longueur ou non.

  




















Quand les enfants ont terminé de fabriquer des triangles et les ont nommés, j'ai sorti la 1ère boite des triangles constructeurs et je leur ai demandé de dire comment était chaque triangle



Le lendemain, chaque enfant a repris les barres de géométrie pour fabriquer un triangle de chaque sorte puis j'ai présenté la pochette de la nomenclature de géométrie correspondant à cette étude: les triangles particuliers.
Comme dans toutes les autres nomenclatures, l'enfant trouve les dessins non renseignés et des billets à associer et des définitions à trou qu'il fait correspondre à l'image et à un billet.
Si l'enfant ne travaille que sur l'image, il se contrôle sur la frise. Si l'enfant travaille ensemble les images et les définitions, il se contrôle sur le livret.

Sibylle fabrique seule ses triangles pendant que Dya travaille la nomenclature













Enfin, quand les enfants sont à l'aise avec le vocabulaire, ils réalisent eux-même leur livret de géométrie.
Dans ma classe, les enfants avait déjà tous dessiné et colorié les triangles sur des feuilles 14 X 14 cm en début de semaine. Ils n'ont eu qu'à les reprendre. Je leur ai montré comment disposer les feuilles pour écrire au verso de la bonne feuille afin d'avoir les définitions en face des triangles correspondant.
Ensuite, ils choisissent une feuille de papier colorée que nous découpons au massicot. 2 agrafes 2 tard, chaque enfant obtient un beau livret qu'il est fier de ramener chez lui le vendredi. Voici celui de Clémence:


dimanche 11 septembre 2011

L'organisation du travail en 6-12: la feuille de route

L'une des grandes différences entre le 3-6 et le 6-12 en Montessori, c'est que l'enfant doit travailler.
Autant l'enfant de 3-6 ans est libre de "ne rien faire", autant celui de 6-12 ans doit se mettre au travail. Il a le choix de son travail, de son organisation dans la journée.
Le choix de son travail sera également limitée par une donnée importante: l'enfant doit progresser de manière harmonieuse dans les différents domaines prévus. Pas question de privilégier une matière au détriment des autres, ni d'ignorer un domaine. De même, sauf difficulté particulière de l'enfant, on veillera à ce qu'il acquière au moins les connaissances de base prévues par le programme officiel de son pays.
Une formatrice francophone propose même de laisser à disposition des enfants le programme officiel afin qu'ils puissent se rendre compte de leur progression.

Concrètement, comment organiser cela?
De manière quasi-universelle, les classes Montessori 6-12 ans ont adopté le système de la feuille de route.
Que ce soit sous forme de feuille hebdomadaire (le système que j'ai adopté), d'agenda ou de simple cahier, les enfants ont toujours à porté de main un support sur lequel ils notent au fur et à mesure les activités qu'ils ont prises ainsi que les leçons qui ont été données.
La feuille de route permet à l'enfant de se rendre compte par lui-même du travail qu'il a accompli. Elle sert de base pour les entretiens réguliers de l'enfant avec l'éducateur à propos de son travail et elle permet de déterminer conjointement des objectifs à atteindre pour la semaine suivante.
Chez les 9-12 ans, à l'école d'Avignon, les enfants avaient une feuille divisée de 15mn en 15mn. Les enfants indiquaient donc leur travail dans le créneau horaire et en fin de semaine, ils calculaient combien de temps ils avaient passé à faire du Langage, du Calcul, de la Géométrie, de la Géographie, une recherche etc...


Pour la feuille de route hebdomadaire, j'ai choisi une simple feuille A4 que l'enfant plie en 2. Elle est pré-imprimée pour ce qui concerne le nom, la période et la zone des objectifs. Mais ensuite, c'est l'enfant qui trace ses lignes à la règle. Il inscrit la date le matin (elle est disponible sur un tableau dédié et mise à jour tous les matins) puis tous les exercice au fur et à mesure. Au début, il faut régulièrement rappeler à l'enfant de tenir à jour sa feuille de route, l'aider à écrire correctement le nom des activités et même lui rappeler ce qu'il a fait (d'où l'importance de continuer à avoir sa propre feuille d'observation).
Sur la photo, on voit F. qui a sa feuille de route devant lui. Il a noté le travail qu'il a déjà fait avec les chaînes.

samedi 10 septembre 2011

Bienvenue sur mon nouveau blog

Voilà 3 ans et demi que j'ai commencé à tenir le Journal d'Observation Montessori. Plus de 600 billets plus tard, voici que s'ouvre une ère nouvelle: plus d'école à la maison, mais l'ouverture d'une véritable école Montessori à Angers avec 20 enfants, dont 9 en section 6-12 ans.
Après 3 ans et demi de posts sur l'ancien blog, j'ai fait à peu près le tour des activités de 3-6 ans dont on trouve de plus en plus d'exemples sur le net. Mais il n'existe toujours pas beaucoup de références concernant le travail en 6-12 ans. Puisque c'est moi qui prends en charge les "Grands" de l'école, j'ai donc décidé de commencé ce nouveau blog plus spécifiquement dédié aux activités des enfants d'âge primaire.
J'espère que vous y trouverez les informations que vous cherchez.